Au revoir Mégane
Dire adieu avec le sentiment d’avoir aimé le plus fort, le mieux et le plus longtemps possible et n’avoir aucun regret.
Je vous écrit ce texte, non pas sans émotion puisque la douleur du deuil de Mégane est bien présente, elle est partie vendredi dernier. Je le fais parce que je pense que mon expérience peut aider d’autres parents chiens à mieux vivre avec leur chien heureux et en santé pour de longues belles années et surtout n’avoir aucun regret quand ils les quitteront de vieillesse comme ce fut le cas pour Mégane. Je prends donc mon courage pour vous partager ce témoignage même si la douleur du deuil est encore très intense et me rend la tâche difficile.
Vendredi dernier, nous avons dû laisser partir notre doyenne, Mégane. Elle aurait eu 16 ans en août. Ce ne fut certes pas facile pour mon conjoint et moi et cela ne le sera pas pour les prochains jours, voir semaines, mais cette fois, j’ai le sentiment que nous avons aimé notre belle Mégane de la meilleure façon possible et je n’ai aucun regret dans la façon que nous l’avons fait. Nous avons dû laisser partir Mégane, car son corps ne suivait plus, mais elle a vidé son bol avec appétit et bonheur jusqu’à sa dernière journée sur cette terre. Ce qui l’a emporté, c’est la vieillesse. Elle n’était pas malade, mais très vieille et fatiguée.
Il faut que je vous dise, personne n’est parfait, même pas moi (je blague bien sûr), mais je crois fortement que ce qui est terrible dans la vie, ce n’est pas de faire des erreurs, mais de les répéter sans se poser de question. Si nous apprenons de nos erreurs, nous nous améliorons sans cesse.
Avant de vous parler de la vie heureuse et en santé de Mégane, je vais vous parler de celle de Maya. Maya a été mon premier chien d’eau portugais. C’était une chienne extraordinaire, elle me suivait partout. Elle était vive, intelligente. On s’aimait tellement, c’était mon âme-sœur version quatre pattes. Maya a toujours eu des problèmes de santé légers : des otites, pas d’appétit et mâchouillements de coussinets. À 8 mois, elle a avalé un bas et nous avons dû la faire opérer. Pourtant, nous étions convaincus à ce moment que nous faisions le mieux pour elle. Ainsi, elle mangeait les croquettes les plus chères sur le marché et elle avait les traitements vétérinaires recommandés à chaque année soient la vaccination pour toutes les maladies possibles et inimaginables et les traitements pour les vers du cœur et les parasites. Alors, pourquoi était-elle malade? Sur le coup, on pensait faire le mieux pour elle, on l’aimait tellement! Mais peut-on remettre cela en question? Je pense qu’il faut le faire. Notre Maya adorée est partie à l’âge de 5 ans, d’un cancer agressif: un lymphome. Un mois auparavant, on avait consulté le vétérinaire pour une infection urinaire et elle avait reçu sa vaccination annuelle. Le lymphome est un cancer du système immunitaire, plus spécifiquement du système lymphatique. Est-ce qu’il y avait un lien avec sa vaccination? Avec sa nourriture? La science ne nous le dit pas précisément, et je n’aurai jamais de réponse franche à cette question, mais permettez-moi d’en douter. À partir de ce moment, j’ai promis à la mémoire de Maya, d’en apprendre plus sur le système immunitaire du chien, sur ce qui l’affecte et de faire mieux avec les chiens qui suivraient. On appelle cela apprendre durement de ses erreurs. Est-ce que j’ai un sentiment de culpabilité envers Maya? Assurément, mais je ne connaissais rien de mieux. Dans ma tête, j’étais sure qu’on lui donnait le mieux. Et je vous dis cela, car vous, mes clients, êtes des gens comme moi, vous voulez le mieux pour votre chien. Parfois les gens ne savent juste pas qu’est-ce qu’y est le mieux. Tout comme moi, il y a 20 ans, avec Maya.
Aujourd’hui, je suis très triste du départ de Mégane, mais je n’ai pas ce sentiment de culpabilité. Cela fait une grosse différence dans un deuil. J’ai le sentiment que nous avons fait le meilleur pour elle, tout au long de sa vie et que c’est pour cela qu’elle a vécu si vieille et si en santé.
Voilà la vie de Mégane en quelques mots:
Mégane est née chez nous, issue de notre première portée de chiens d’eau portugais. Nous l’avons choisi pour poursuivre notre élevage. Elle est celle qui a vécu le plus longtemps dans cette portée de 9 chiots. La mère de Mégane, Melly mangeait une alimentation crue balancée. Mégane a aussi reçue une alimentation crue balancée dès qu’elle a pris sa première bouchée de nourriture et ce jusqu’à sa mort. Elle n’a jamais mangé une seule croquette de sa vie. Mégane a toujours été en super forme. Une chienne avec un super tempérament. Elle a reçu la vaccination de base en tant que chiot, mais c’est la seule vaccination qu’elle a reçu dans sa vie, elle n’a eu aucun rappel annuel. Mégane a reçu une seule fois dans sa vie, les traitements pour les insectes que l’on met sur le dos du chien (juste parce que j’étais stressée car je planifiais un voyage aux États-unis). Mégane a été malade, elle a vomi, quelques heures après avoir reçu ce traitement. Je peux vous jurer que c’est la dernière fois que j’ai donné ce genre de truc à mes chiens. Dans ce cas-là, j’ai appris plus vite de mon erreur. Mégane n’a jamais eu de vers, de puces ou de tiques (sauf une ou fois, elle a attrapé une tique que nous avons fait enlever et cela a été sans conséquence pour elle). Toute sa vie, Mégane a grugé, 2 à 3 fois par semaine, des os charnus et c’était son plus grand bonheur sur terre. Encore la semaine dernière, elle s’en régalait, à la seule différence que je devais lui tenir pour qu’elle puisse le gruger car elle était rendue incapable de le manger au sol. Je lui ai tenu pendant 30 minutes et elle a dormi profondément le reste de la journée. Lors d’un examen à ses 12 ans, la vétérinaire a remarqué comment ma chienne avait des dents propres malgré que certaines soient un peu abimées. Elle n’a jamais eu de détartrage ou de problèmes dentaires. Mégane a fait des promenades avec nous sur la ferme, jusqu’à ce que son corps ne puisse plus suivre, l’été dernier, à l’âge de 15 ans. Depuis ses 12 ans, Mégane recevait de la moule verte et du curcumin pour l’aider avec ses articulations plus fatiguées. Elle ne recevait aucune médication à la fin de sa vie. Mégane a toujours été traitée en prévention, 3 à 4 fois par année, par notre super vétérinaire ostéopathe-acupuncteure. Cela lui permettait de rester en forme et active, chaque traitement lui faisait du bien.
Est-ce que nous avons pris les meilleures décisions pour elle, je pense que oui et cela m’aide tellement à être en paix avec son départ. Mégane est partie comme un ange, relaxe, zen et si elle a souffert, c’est très peu longtemps (quelques heures avant son décès), elle a eu une belle vie et une belle mort. Même si la science actuelle, ne peut nous m’apporter cette réponse avec certitude en ce moment, je crois sincèrement que l’on a fait les bonnes choses pour elle et cela me réconforte beaucoup dans ma peine. Voilà l’histoire de Mégane. Je pense que cela valait la peine que je la partage avec vous et merci de m'avoir lu! Je sais que ceux qui ont des chiens comme vous comprennent cette peine et cela fait du bien de le partager. Parfois, l’être humain étant ce qu’il est, on attend que notre chien soit malade pour consulter pour son alimentation et ses soins de santé et changer notre façon de faire. Malheureusement, parfois il est trop tard, comme ce fut le cas pour Maya.
Enfin, certains veulent savoir pourquoi je suis tellement vendue à l’alimentation crue? Plusieurs me pensent folle, bornée, extrémiste. Pourquoi suis-je si radicale? C’est parce que je vois les changements, les succès, les chiens qui vont mieux avec cette alimentation. Pour moi, c’est important d’aider plus de chiens à vivre plus longtemps comme Mégane, j’y tiens profondément. L’alimentation crue pour son chien, il est bien sûr important de bien le faire. C’est pourquoi, j’offre des services de coaching et des formations. Cela n’est pas si difficile que ça quand on se renseigne comme il faut. En espérant que mon histoire, vous servira et vous aidera pour que votre chien aille une meilleure vie longue et en santé comme celle de Mégane. On les aimes tellement, et peu importe l’âge de leur départ, c’est très difficile mais le deuil est beaucoup moins douloureux quand on a le sentiment que l’on a tout fait pour eux et leur santé.
Au revoir ma belle Mégane, j’espère que tu coures librement avec Maya et que vous avez beaucoup de plaisir ensemble.
Karine